15.3.06

Programme ciné-philo

Violence du cinéma (25 février)
Le cinéma, c’est le monde moins son danger. La prolifération de violence sur les écrans n’est possible que parce que l’effet de cette violence n’est pas réel, pas complet : les films de guerre n’ont jamais tué personne. Mais la violence au cinéma est-elle un simple accident de parcours, une maladie toujours possible, ou une nécessité inscrite dans ses origines et sa nature : une violence du cinéma lui-même ?

Le film de l’inconscient (11mars)
Le cinéma nous permet-il d’explorer l’inconscient ? La psychanalyse et le cinéma sont nés ensemble, vers 1895, et leurs destins paraissent liés. Chambre noire de la conscience, projection, condensation, montage… ce vocabulaire et ces procédés communs nous obligent à nous poser la question : avons-nous un film dans la tête ?

Magie ou chirurgie du cinéma ? (25 mars)
Walter Benjamin comparait la peinture à la magie, et le cinéma à la chirurgie. La peinture agit à distance, par l’aura de l’œuvre. Le cinéma, lui, découpe, monte, raccorde, greffe, reconstruit, plongeant les mains directement dans les entrailles du réel. De la Joconde à Frankenstein, comment le cinéma opère-t-il ? Comment fait-il pour entrer dans nos cerveaux et dans nos cœurs ?

Cinéma et Perception (1er avril)
Le cinéma peut-il nous apprendre à percevoir ? A-t-il la puissance d’ouvrir les portes de notre perception ? S’il y a bien un usage pathologique et narcotique du cinéma, s’il y a bien une consommation de films qui s’apparente à une « défonce », le cinéma peut-il faire naître des mondes réellement capables de concurrencer la réalité, de la faire vaciller, de la déplacer ?

Fête du cinéma ou fête de la solitude ? (29 avril)
Si aller au cinéma peut apparaître comme une pratique de compensation, il s’agit d’une compensation collective. C’est le principe de la fête : nous échappons pour quelques instants à la loi, mais ensemble. Le cinéma est cette étrange fête où, tous ensemble, nous souhaitons vivre le plus individuellement possible. Le cinéma moderne peut-il créer autre chose qu’une ultra-solitude ?

Surveiller et punir (13 mai)
Nous reprenons ici le titre du livre de Foucault pour explorer la manière dont le cinéma réfléchit la « société de contrôle » et propose un regard sur les systèmes de surveillance continue qui ont remplacé la mise en scène de châtiments exemplaires et ponctuels. Ou : le cinéma peut-il quelque chose contre les caméras ?

Sport et cinéma : pour la beauté du geste (10 juin)
Le cinéma offre, grâce à la mise en scène, au montage, ou en multipliant les prises jusqu’à obtenir « la bonne », la possibilité d’arriver au geste parfait. Ce rêve d’athlète est aussi un rêve de philosophe. Depuis les Grecs, n’avons-nous pas essayé de fondre éthique et esthétique dans « la beauté du geste » ?

Musique ! La Bande Originale du monde (17 juin)
Socrate, au seuil de la mort, décida de consacrer le temps qui lui restait à apprendre la musique ; Platon évoquait la musique des sphères célestes, modèle d’harmonie. Le cinéma n’hésite pas à user et abuser de sa puissance d’émotion : cordes, percussions, soliste ou orchestre symphonique… La musique adoucit-elle les mœurs du film ou accomplit-elle le rêve hégémonique d’un art total wagnérien ?

http://www.mk2.com/cinephilo/programme_cinephilo.pdf

3 Commentaires:

Anonymous Anonyme said...

Bonjour,

J'ai assisté avec beaucoup de plaisir pour la première à la séance ciné-philo portant sur "Magie ou chirurgie du cinéma ?" Merci de cette initiative qui décloisonne la philo pour la faire entrer dans l'espace public.

A ce propos, pour souligner le caractère bon enfant et décontracté de ces séances qui relèguent les formules tout aussi inutiles que ampoulées des universitaires classiques aux oubliettes, pourquoi ne pas suggérer le néologisme de "ciné-filous" pour désigner tous les aficionados de ciné-philo. Ainsi pourrait-on entendre "chers ciné-filous, bonjour..." en début des séances.

Ciné-filou 1er

vendredi, 31 mars, 2006  
Anonymous Anonyme said...

Non seulement c'est agréable d'assister à Ciné Philo, mais il y a aussi le plaisir de la prolongation. Nos déjeuners du samedi avec notre adolescent de fils sont animés des choses vues, des idées entendues. Il aime le cinéma, il devrait aimer la philo, en tout cas il l'abordera plus aisément l'année prochaine. Alors profs de philo, venez tous !

lundi, 03 avril, 2006  
Anonymous Anonyme said...

Bonjour,
Existe-t-il un compte-rendu de la séance "Magie ou chirurgie du cinéma ?", à laquelle je n'ai pu assister ?
Merci d'avance...

samedi, 22 avril, 2006  

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